Bienvenue sur le blog des assistantes maternelles agréées et libérales de Sisteron et des environs

vendredi 25 septembre 2015

Un enfant n'est pas un jouet ...

Après deux/trois semaines de vacances bien remplies, où nous avons vu beaucoup de monde, essentiellement la famille d'ailleurs ... avec le passage des uns et des autres, un mariage etc. ... Petit Baroudeur et moi étions contents de rentrer  à la maison ... 
D'une part pour retrouver nos petites habitudes, certes, mais surtout parce que le comportement de certains adultes avec mon fils commençait à m'agacer très sérieusement. 
Donc, oui, Petit Baroudeur est un petit enfant... avec sa personnalité propre, ses envies, ses choix, ses peurs, ses qualités et ses défauts .... 
Et non, ce n'est pas un pantin qui doit correspondre à ce que l'adulte en face de lui souhaite au moment "t"... 
Et ce n'est pas non plus un jouet attendrissant avec lequel on s'amuse 5 minutes "il est tellement mignon"  et sur lequel on crie ensuite dessus parce qu'On a autre chose à faire ... et que forcément lui trouvera aussi autre chose à faire pour rappeler sa présence ...
Ce n'est pas parce qu'un enfant est petit qu'on peut lui dire n'importe quoi, exiger de lui tout et son contraire, le soumettre à un chantage permanent culpabilisant style "Tu ne veux pas me faire un bisou? Bon, alors je pleure... " , ou trouver amusant de lui faire peur en lui racontant qu'il ya des loups partout (dans la cave, dans la pièce où il veut aller, dans le jardin quand la nuit tombe etc. ). 
Tout cela est assez commun et banal, je suis sûre ... et je pense que de nombreux témoignages des uns et des autres pourrait rejoindre mon propos ...
Alors, il est peut être bon de remettre noir sur blanc qu'un enfant est une personne à part entière ... avec une dynamique propre à l'enfance, une manière de penser spécifique.... et il n'est pas un mini clone de ses parents, un mini adulte qui peut tout comprendre, un animal de compagnie...
C'est bien de râler, mais que faire ? Des cartes de voeux "Les bonnes résolutions pour s'occuper d'un enfant" ... des cartes postales " Vacances heureuses ... avec un petit loulou" ... des affiches "Les 10 commandements des Papi/ Mamie/ Oncles / Tantes / Cousins etc."  ... 
avec des choses toutes simples dedans: 
1. Quand je propose de m'occuper de Loulou, c'est à 100% ... 
Ben oui, sinon ça donne ... je cuisine, je crie sur Loulou qui touche aux couteaux de cuisine ... je débarasse le lave-vaisselle, je crie sur Loulou qui met en route le four etc.  et au final, le temps où j'ai proposé de m'occuper de Loulou sera négatif pour lui et pour moi. 
 2. Loulou n'a pas une mémoire de poisson rouge ... 
Et oui, donc il se rappelera de ce que vous lui avez expliqué ou dit ... donc, vous ne vous étonnerez pas qu'il ne veuille plus entrer dans la pièce où la veille vous lui avez dit qu'il y avait un loup... 
3. Loulou est logique 
Si vous jouez avec lui à table avant que le plat n'arrive, ne vous étonnez pas qu'il continue de jouer et s'excite une fois le plat arrivé... alors que vous, êtes centré sur le contenu de votre assiette. 
Si vous chipez ses affaires ou lui faites des tours pendables, ne vous étonnez pas qu'il vous dise qu'il veut faire la "bagarre"  avec vous, ou qu'il mime de vous tirer dessus en disant "pan" ( et rappelez vous qu'il est petit, et qu'il ne met pas du tout la même chose que vous sur ces mots et situations). 
4. Loulou pense ( et oui !!! ) 
Doué de parole (!), Loulou vous dira ce qu'il pense de telle ou telle situation, acceptera/ demandera/ refusera  vos propositions... Certes, ce n'est pas toujours agréable... mais pensez que vous êtes avec lui, comme avec n'importe qui d'autre, dans une relation... un dialogue ... et que tout propos arbitraire sans aucun temps d'adaptation ou de transition risque bizarrement d'être mal accueilli. 
5. Loulou est très sensible au niveau émotionnel
Loulou est petit, chaque émotion est vécue intensément, sans filtre, sans pouvoir être relativisée  (rappelez vous quand vous étiez ado... ça s'en rapproche) ... donc ne vous étonnez pas de ses réactions vives... son chagrin est intense, sa colère est bouillonnante, sa joie est débordante, sa peur est irraisonnée et peut être irraisonnable
6. Loulou est fatigable 
Loulou a un rythme d'éveil/sommeil différent du votre... et sa fatigue s'exprime différemment de la votre... il n'ira pas faire la carpette sur un transat... mais pourra alterner entre des phases de repli / irritabilité / excitation ... Dans ces cas là, il ne sert plus à rien de "crier", il ne vous entend plus ... il ne vous reste qu'à lui permettre de se reposer. 
7. Loulou apprend en jouant/ bougeant
Pour lui, c'est vital ... oui, il est fatigant mais pour être bien dans ses baskets, il a besoin de bouger, parler, voire crier ... si vous contrecarrez tout cela, attendez vous au pire !!!
8. Loulou... nombril du monde
Enfin, c'est ce qu'il croit ! Il faut lui apprendre à vivre avec les autres, à intégrer règles et codes sociaux... mais pas tout en même temps et pas avec une tolérance zéro... 
9. Loulou a ses humeurs, ses trucs à lui 
Comme vous, Loulou a des jours "avec" et des jours "sans" .... des jours où il se lève du pied gauche... Loulou ne se montre pas toujours sous son meilleur jour ... n'en faites pas une affaire personnelle, même si ce jour là était le jour où il devait épater vos amis parce qu'il est évidemment le plus beau, le plus intelligent, le plus "en avance" ... poli... aimable... souriant de tous les enfants. 
10. Loulou a des parents
C'est dommage, hein ? Mais voila, c'est comme ça, et ce sont eux qui donnent les lignes directrices de l'éducation de Loulou... Si vous voulez que tout se passe bien, évitez de contester, ignorer, critiquer négativement la conduite des parents de Loulou ... il le sent et le ressent ... et vous le fera comprendre. Rappelez vous que pour Loulou, les personnes fondamentales de sa vie sont justement ses parents ... et elles le resteront en filigrane toute sa vie. 

Bon, j'imagine la tête des gens si je leur offrais cela... mais pourtant, ce ne serait pas une mauvaise idée !!! 
Et vous, des idées ? Des remarques ? 

http://journalpsychomotricienne.fr/relation-parents-enfants/education/315-mon-fils-n-est-pas-un-jouet.html#.Ug9mcz1ZSD8.facebook

mercredi 16 septembre 2015

http://apprendreaeduquer.fr/comment-aider-enfants-mieux-comprendre-les-autres/

Dans l’excellent livre Petites leçons de vie, Sophie Carquain propose d’aider nos enfants à mieux comprendre les autres.

Comprendre les gens méchants

Dans les dessins animés ou les livres pour enfants, les gentils et les méchants sont facilement reconnaissables : les gentils sont généralement beaux et souriants, alors que les méchants sont laids et crient beaucoup. Ce type d’histoires apprend aux enfants que le monde est noir ou blanc, qu’on est soit gentil, soit méchant, que ceux qui crient sont méchants par nature (alors qu’on peut crier ponctuellement sous le coup de la fatigue, de la peur, de l’agacement…), que la beauté est associée à la gentillesse, que la laideur est à fuir.

On peut avoir l’air méchant parce qu’on se sent faible. 

Quand on a peur, on cherche à se protéger par tous les moyens, on cherche une sorte d’armure de protection. Certains, adultes comme enfants, vont alors choisir d’être méchants comme carapace.
Les enfants qui jouent les durs se sentent souvent faibles ou menacés à l’intérieur. La méchanceté n’est rien de plus qu’un moyen de défense dans ce cas.

On peut être méchant parce qu’on est considéré comme un moins que rien.

Quand personne ne porte attention à quelqu’un, quand personne ne lui sourit ou ne lui adresse de mots agréables, quand personne ne se soucie de ses sentiments, de ses émotions, alors ce « quelqu’un » peut se sentir tellement abandonné qu’il en devient méchant. C’est encore pire quand il entend des phrases comme « Je ne t’aime plus ».
La bonne nouvelle est qu’il suffit de lui adresser des mots gentils et des sourires pour qu’il se découvre gentil. On n’est pas condamné à être méchant à vie :-).

On peut être méchant parce qu’on a mal, parce qu’on souffre.

Les personnes qui souffrent ont tellement mal qu’elles ont envie de se débarrasser de leur douleur en la donnant aux autres. C’est l’histoire de la sorcière Karaba dans Kirikou : elle souffre d’une épine plantée dans son dos et est tellement obnubilée par sa propre douleur qu’elle n’arrive pas à être gentille.
Mais le problème est que plus on est méchant avec les autres, moins ils nous aiment, plus on ajoute à la souffrance initiale. Encore une fois, la bonne nouvelle est que la méchanceté pourra disparaître avec la douleur, comme c’est le cas à la fin du film Kirikou et la sorcière.

On peut être méchant parce qu’on nous a dit qu’on l’était.

Les étiquettes posées par les adultes aux enfants du type « Tu es méchant(e) », « Tu es nul(le) », « Tu es mauvais(e) » peuvent devenir des réalités. Les enfants deviennent ce que l’on pense d’eux. A force d’entendre des jugements sur son être, sur sa personnalité, l’enfant l’intériorise et devient en quelque sorte prisonnier de ce rôle qu’on lui attribué d’office.
L’enfant ne sait plus être gentil mais il suffit que quelqu’un s’occupe de lui, se soucie de lui, lui dise des mots gentils pour le transformer.
L’amour et la confiance des autres peuvent nous transformer en de vrais gentils. Sophie Carquain